Samedi 3 mai : Après 2 jours au vert chez ma soeur puis chez ma Fifille de nièce, je retourne voir Maman (qui fait une infection pulmonaire) à l'hôpital.
La pauvre est démoralisée et ce n'est pourtant pas son style. Depuis 30 ans qu'elle lutte contre sa polyarthrite évolutive et après quelques autres coups durs, je ne l'ai jamais vue dans cet état....
Cela fait presque 3 semaines qu'elle est là et son état se dégrade de jour en jour. Elle n'arrive pas à manger tout ce qui est solide et elle dépérit à vue d'oeil. (je viens d'apprendre qu'elle a perdu 7 kg) .
On lui fait des prises de sang tous les jours, on lui a fait passer des radios et n'a aucun résultat de tous ces examens... Elle a le sentiment qu'on la laisse mourir mais elle ne veut pas se plaindre de peur de se faire mal voir.
Là, ça commence à me chauffer...
Une infimière passe, nous fait sortir Papa et moi. A notre retour dans la chambre, on lui a installé une perf'usion avec aiguille plantée dans la main et un hématome impressionnant sur tout l'avant-bras.
Maman dit que ce n'est pas grave, que ça ne fait pas mal, mais
je chauffe un petit cran au-dessus !
Au bout d'un moment, nous nous apercevons que la perf' ne fonctionne pas.
Nous appelons l'infirmière qui après un instant d'incrédulité, admet qu'il y a un problème, fait le nécessaire et repart.
Il fait chaud. Maman ne se sent pas bien et est au bord du malaise. Nous rappelons l'infirmière qui d'ordinaire est aimable (Maman est une malade facile) mais qui là, est visiblement agacée qu'on la dérange, pauvre chérie...
Alors, moi, à force de monter en température, j'explose !!!
La "blouse blanche" me dit de m'adresser au toubib. Plus facile à dire qu'à faire : ma soeur a déjà essayé sans succès. Mon père s'est dérangé Vendredi matin (en cachette de ma mère) et la toubib lui a répondu "elle est âgée, c'est plus long..." Rien de plus...Ma parole, ils se foutent de la gueule des petits vieux !
Donc, je m'énerve (
une bigbec énervée, c'est pas beau à voir !) et devant la donzelle, je dis à ma mère que je vais en parler à ma soeur.
La nénette me dit que maman est fatiguée... Ben voyons... En gros, elle veut qu'on dégage... va te faire voir, ma belle ! Nous ne sommes pas bruyants et elle est dans une chambre seule..
De retour à la maison, je télé-raconte la scène à ma frangine. Driiiing ! Elle me rappelle : elle vient de téléphoner à l'hôpital. La secrétaire n'est pas foutue de lui donner RV avec le toubib qui a affirmé être à sa disposition pour toute info : elle n'a pas son agenda !
Ma soeur parle alors avec la fameuse infirnière qui prétend que je n'ai rien dit et que j'ai été très souriante... Elle faisait le poirier ou quoi pour transformer mon rictus en sourire ???
Par-dessus le marché elle dit que notre mère mange "un peu". Bah tiens ! un bol de thé et un malheureux bout de pain le matin et basta avant le bol de soupe du soir...
Papa et moi sommes sidérés de tant de mauvaise foi !
En accord avec ma soeur, je ponds une bafouille pas piquée des vers (mais très polie et respectueuse) destinée au toubib, signée de nous 3.
Je passe les détails, mais on n'a pas eu besoin de donner cette lettre car finalement, comme par miracle, Dimanche, la situation a avancé. Déjà, on lui donne un complément liquide alimentaire protéiné... Elle n'en absorbe que la moitié, mais 200 calories, c'est toujours mieux que rien.
Donc, aujourd'hui (au bout de 3 jours quand même) , elle est transférée dans un hôpital plus important dans la région puisqu'ils ont enfin admis leur impuissance.
Papa et ses deux filles (enfin réunies dans ce combat) ont gagné la bataille. Maintenant, il va falloir surveiller l'ennemi de très près...
Un ennemi que d'après le coup de fil de ma soeur il y a un instant a fait de son mieux : Ils ont parlé du cas de Maman en réunion et tout le bazar. En attendant, ça lui a fait une belle jambe et surtout des beaux bras pleins de bleus sans savoir ce qu'on lui administrait...
Ben voyons ! 3 semaines "d'hôtel" aux frais de la Sécu (donc de nous tous) avant d'admettre ne pas avoir les outils nécessaires et diriger la malade vers un établissement mieux outillé pour enfin découvrir le traitement approprié !
UN PETIT BOUQUET POUR VOUS REMERCIER D'AVOIR LU JUSQU'AU BOUT CE PETIT MOMENT DE GROSSE COLERE...